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« Un management embarqué, ça permet d’insuffler qu’un salarié aidant a des compétences que d’autres n’ont pas. »
– Julie
Dans ce nouvel épisode de notre mini-série de podcats, nous donnons la parole à Julie Treille Cointe, ex-cadre dans le secteur banque-assurance, mère de deux enfants, et aidante pour sa fille Zoé, atteinte d’une mutation génétique rare. Travailler, élever ses enfants et être aidante de sa fille en situation de handicap : c’est le fil tendu sur lequel Julie a longtemps avancé, jusqu’au burn-out.
Ecoutez l’épisode dès maintenant :
Une ambition freinée
Julie a toujours donné une place importante au travail dans sa vie. Ambitieuse, engagée, elle gravit les échelons dans une grande entreprise. Mais à la naissance de sa fille en situation de handicap, tout bascule.
Les premières concessions professionnelles arrivent très vite : congé parental prolongé, passage à temps partiel, mobilité géographique impossible à concilier avec les besoins médicaux de sa fille.
« Quand on commence à mettre en place un suivi, un accompagnement, on ne peut pas tout recommencer tous les trois ans. »
Derrière ces ajustements, c’est toute une carrière qui se réoriente, souvent au détriment de l’ambition initiale.
Le burnout, un point de rupture annoncé
Le travail, pour Julie, était aussi une soupape, une échappatoire. Mais l’absence de répit, propre à la vie d’aidant, finit par user toutes ses forces.
« Le handicap ne prend pas de vacances. Et c’est ce qui rend, à mon sens, le point de rupture inévitable. »
Julie évoque cette dualité constante entre la « Julie maman » et la « Julie professionnelle », et la difficulté à alerter son entourage ou ses collègues.
« Le jour où je me suis confiée, c’était déjà trop tard. La broyeuse s’était enclenchée. »
Quelle responsabilité pour les entreprises ?
« Ce n’est pas suffisant de cocher une case RSE. Il faut une direction réellement engagée. »
Julie rappelle que beaucoup d’aidants ignorent même qu’ils le sont, ce qui limite leur accès aux aides existantes. Elle appelle donc à une meilleure identification des salariés aidants, à une formation des managers, et à une véritable culture d’entreprise inclusive.
Aidance invisible, compétences inestimables
La conclusion de Julie est claire : l’aidance ne doit pas être vue comme une faiblesse en entreprise, mais comme une force.
« Être aidant, c’est acquérir des compétences uniques : la planification, l’organisation, la bienveillance, la prise de recul … et bien d’autres encore. Les entreprises gagneraient à les reconnaître. »
Et si les RH passaient d’une logique de compassion à une logique de valorisation des soft skills des aidants ? Une piste prometteuse pour une société où le nombre d’aidants ne cessera d’augmenter dans les années à venir.
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